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Décès de Me Taureau : un internaute se donne le devoir de mémoire

Il s’appelle Didier M’buy, mieux connu sur la toile sous le pseudonyme de Didi Mitovelli. Il est doctorant à l’Institut facultaire des Sciences de l’information et de la communication (Ifasic). Il prépare une thèse sur la musique congolaise. Dans son devoir de mémoire, il parle de Me Taerau. Il reconnait en cet homme les vertus d’un opérateur culturel et sportif. Il a connu le père Raphaël en personne, raconte-t-il, contrairement à ce que certains fanfarons racontent. Il s’exprime :

François Ngombe dit Me Taureau est décédé; autant dire, dans le jargon kinois, grand-prêtre nde mutu akufi! S’il devait mourir aux lendemains de l’indépendance, il y aurait eu un emballement médiatique proche de celui de la mort de Papa Wemba… ou presque!

Né vers la fin des années 1920, le jeune Ngombe fait partie de la première génération des « joueurs dits non bottés » de ce qui deviendra plus tard Imana Daring! A l’époque, on mettait les jeunes en garde: « Yo, ozokende kobeta na Daring, est-ce que oyebi koloba français!!! »

Ngombe a donc connu son fondateur, le père Raphaël de la Kethulle de Ryhove en personne! Ainsi, il sera plus tard coopté fondateur pour prendre la direction de l’équipe…

A l’insu du véclubien Mobutu, il sollicitait ainsi des audiences auprès de son épouse, Marie-Antoinette (imanienne) pour l’amener à aider financièrement son club!

Mais, Me Taureau, c’est surtout ce dandy à l’esprit alerte qui excelle, peu avant l’indépendance, dans les danses venues de loin (rock’n roll, tango, boléro, calyso…) Ainsi, il est reçu à draps oh! À bras ouverts par les Européennes lors des soirées mondaines de l’etablishment colonial…

Avec ses moziki des « filles modernes » qu’il initie à la danse, Ngombe va émerveiller un Belge, Cappell, qui, avant de quitter Léo, va lui laisser en héritage un demi-quartier à Yolo-Sud, Kapela (déformation de Cappell)…

Bon vivant, il va vendre plus tard maison après maison, à chaque fois qu’il avait des soucis financiers!

Auteur-compositeur, chanteur ayant longtemps collaboré avec les éditions Loningisa, et lancé le premier orchestre féminin « Emancipation », Me Taureau est aussi le premier à organiser le concours Miss Congo en RDC…

C’est donc un opérateur culturel de la première heure qui tire là sa révérence! Adieu, grand-prêtre!

Une légende s’est en allée, reconnait Didi Mitovelli sur sa page facebook.

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